5 ans que j’attendais d’avoir 50 ans…

Pourquoi ?
Parce qu’à 50 ans, je devenais officiellement « retraitée Air France ».

Janvier 1998 : j’entre chez Air France. Une fierté, une aventure.
Mais très vite je dis :

« Je ne ferai pas ça toute ma vie. »

Et là, tous les « vieux navigants » me répondent :

« On l’a tous dit. Et pourtant, regarde-nous… 25 ans plus tard, on est toujours là. »

Sauf que moi, j’avais ce truc au fond.
Je le sentais : je partirai à 40 ans.

8 ans après mon entrée dans la compagnie…

Je lance ma première boîte.
Je deviens entrepreneure, tout en restant navigante.
Je passe à 80 %… et je n’en reviendrai jamais.

Souvent je disais :

« Je partirai en perte de licence. »

Mais pourquoi dire ça ?
Je n’avais aucune pathologie. Et pour partir en perte de licence, il faut une pathologie sévère.
Intuition ? Ligne de vie ?

À 44 ans : perte de licence. Définitive.

Des problèmes de dos.
15 médecins de la DGAC étudient mon dossier.
Le verdict tombe : perte de licence, sans appel.

Je me souviens :
Mon mari m’appelle :

« Tu as reçu un courrier de la DGAC… tu crois que c’est la décision ? »
« Non, normalement ce n’est pas pour tout de suite. Mais ouvre et lis-moi. »

Et là, dans cette salle lugubre à Orly je classais des papiers,
il me lit :

« Perte de licence définitive. »

Je crie. Je ris. Je pleure.
Je crois que je pleure de joie. De soulagement.

On me dit de lâcher l’agrafeuse, de prendre mes affaires.

« Avec plaisir ! »

C’est fini.

Si j’avais su…

Non, je n’aurais pas contesté cette perte.
Oui, je la voulais.
Mais j’aurais peut-être écrit un autre scénario pour la suite.

Les avions ne me manquent pas.
Le rythme non plus.
Mais les odeurs, oui.
Celles de Los Angeles, Tokyo, Bamako…
Les odeurs de l’étranger, de l’ailleurs, du choc culturel.

La boutique m’a ramenée à une réalité…

J’ai besoin d’air.
Comme beaucoup de PNC, je ne tiens pas enfermée.
La stabilité, la routine ?
J’ai cru en avoir besoin.
Mais très vite, mes ailes ont recommencé à s’ouvrir.

Ces 5 dernières années, je n’ai pas chômé.

J’ai attendu mes 50 ans, oui.
Mais en préparant activement ma nouvelle vie.

Boutique. Revente. Formations. Certifications.
Pour arriver à cette retraite avec un métier que j’aime déjà.
Un métier que j’ai choisi.
Et que j’ai façonné à mon image.

Aujourd’hui, j’ai 50 ans.

Je suis retraitée Air France.
Et je suis Indépendante.

Je suis revenue sur le chemin que j’ai toujours suivi :
👉 Deux casquettes.
👉 Deux mondes.
👉 Une seule direction : la mienne.

Ce “trou” de 5 ans, c’était comme un deuil.
Perdre mon statut, ma compagnie.

Aujourd’hui, je la retrouve… mais sans uniforme.
Et je suis bien.

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